La latéralité

Elle se construit progressivement chez l'enfant : il y a 85 à 95% de droitiers dans une population adulte contre 51% chez les 5-11 ans.On ne naît donc pas gaucher ou droitier ! De plus, il est rare que la latéralité soit homogène au niveau des yeux, mains et pieds.

Par contre, c'est possible que l'enfant préfère une main à l'autre dès ses 1 an.

L'acquisition de la notion gauche/droite

Cette acquisition dépend du point de vue de référence : moi-même ou la personne en face. C'est une construction longue qui est totalement effective vers 12-13 ans. Elle est favorisée par de nombreux apprentissages scolaires.

Trois stades :

A 5-6 ans : l'enfant connaît sa droite et sa gauche (son propre corps)

A 8-9 ans : il reconnaît la droite et la gauche d'une autre personne (il comprend que c'est une question de point de vue de référence, décentration, rotation 180° de sa propre droite-gauche)

A 10-11 ans : il sait situer des objets les uns par rapport aux autres

Le développement de l'attention

Dans les apprentissages scolaires, jusqu'à ce que les acquisitions scolaires soient automatisées, il y a deux types d'attention :

L'attention sélective : processus par lequel le cerveau fait un tri des informations pour ne traiter que celles jugées les plus importantes pour le but que l'on a. Elle s'observe chez le bébé et continue à se développer pendant l'enfance.

L'attention soutenue

L'attention sélective intervient dans la régulation du comportement et les actions qui sont dirigées vers un but.

Important : les jeunes enfants sont capables d'attention sélective comme leurs aînés quand les tâches proposées sont adaptées à leur niveau cognitif et à leurs centres d'intérêt.

Le développement du vocabulaire

Premier mot entre 9 et 12 mois

10 mots vers 15 mois

A 2 ans, l'enfant connaît quelques 310 mots et il apprend jusqu'à 10 mots par jour.

500 à 600 mots vers 2 ans et demie

14 000 mots vers 6 ans (soit 20% du vocabulaire d'un adulte). Une enquête a montré que des élèves de CP sont capables de savoir qu'un mot appartient à leur langue sans en connaître le sens !

puis 3 000 mots par an après

Les règles morphologiques : pour chaque mot nouveau, l'enfant peut en comprendre en plus de 1 à 3. Exemple : s'il apprend le mot "ours", il est capable de saisir le sens de "ourson".

La lecture d'histoires à voix hautes est particulièrement favorable à l'acquisition du vocabulaire.

La mémoire phonologique

C'est une mémoire à court terme qui sert à reconstituer et à retenir la structure phonologique des mots entendus : la nature des sons et leur agencement.

Il y a une corrélation, chez les enfants, entre l'étendue de leur vocabulaire et leur capacité de mémoire phonologique.

Le développement cognitif (selon Piaget)

- De 0 à 18-24 mois : stade sensori-moteur

- De 2 à 6-7 ans : stade préopératoire

- De 7-8 à 11-12 ans : stade opératoire concret

A ce stade, l'enfant est capable d'adopter plusieurs points de vue :

- De 11-12 à 15-16 ans : stade opératoire formel

Le développement du langage

Le cerveau a une organisation spécifique pour ce qui concerne le langage, dans l'hémisphère gauche plus particulièrement. La majorité des personnes sont latéralisées à gauche, surtout les hommes.

Le cerveau est capable de s'adapter en cas de lésion : il peut réorganiser les lieux du traitement de l'information pour adapter le comportement de l'individu. Pour le langage, il peut restructurer l'architecture du cortex et celle de ses connexions. Il peut également inverser la capacité de l'hémisphère gauche à traiter et produire le langage.

Il existe une asymétrie fonctionnel pour le langage : en observant des nouveaux-nés de 4 jours, on s'est rendu compte que l'hémisphère gauche prenait en charge majoritairement les sons de langage et que l'hémisphère droit traitait plutôt les sons de la prosodie (le rythme).

Il y a une période sensible pour développer le langage qui s'arrête le plus tôt vers 5 ans et le plus tard aux environs des 12 ans de l'enfant.

L'acquisition démarre en fait dès le troisième trimestre de la grossesse : les foetus sont capables de distinguer biba de babi et ils sont très sensibles à la prosodie.

Le développement de la syntaxe

L'emploi des pronoms personnels se fait des 4 ans dans l'ordre suivant : je, tu puis il/elle. L'emploi des pronoms possessifs est plus tardif.

L'enfant est capable d'utiliser les articles vers 6 ans. Quant aux adverbes et prépositions, l'enfant maîtrise d'abord la possession puis le lieu et enfin le temps.

Vers 3 ans et demie, il peut utiliser l'impératif, l'indicatif présent et le passé composé. En fait, il utilise le présent pour une description immédiate, le passé composé quand quelques secondes se sont écoulées et le passé composé ou l'imparfait au-delà de ce laps de temps !

Les modalités (déclaratives, ...) se développent entre 2 et 5 ans : l'enfant différencie très vite les phrases impératives des déclaratives.

Il acquiert les pronoms interrogatifs entre la 3ème et la 4ème année : qui ? quand ? pourquoi ? et à qui ?

Il utilise très peu les phrases passives : elles sont apprises tard et posent des problèmes de compréhension jusqu'à 9/10 ans.

Apprendre à lire ?

Apprendre à lire, c'est développer des procédures de reconnaissance de mots écrits précises, rapides et automatiques (= sans recours à des capacités attentionnelles : une reconnaissance quasi-réflexe)

Ecriture alphabétique : sons (phonèmes) représentés par des symboles (lettres). L'enfant doit comprendre que les mots parlés sont constitués de sons. Pour cela, il doit développer sa conscience phonologique = la capacité à se représenter le langage parlé comme une séquence d'unités accoustiques discrètes.

Cela représente une difficulté pour l'enfant : c'est la première fois qu'on lui demande de réfléchir sur le langage, de le considérer comme un objet extérieur à lui.